Denis Michel
Michel Denis
7 juillet 2004
Nous avons rencontré Michel Denis (juge international Français) lors des Championnats de France qui se déroulait à Luminy (Marseille) fin Juin. Il nous livre son parcours ainsi que ses impressions sur l’évolution du plongeon au niveau mondial.
Quel a été votre parcours pour devenir juge international ?
J’ai tout d’abord évolué en tant que plongeur et ensuite je suis devenu entraîneur. En tant qu’entraîneur, j’ai commencé a effectuer des déplacements internationaux. C’est a ce moment là que j’ai passé le concours pour devenir juge régional et national. L’expérience aidant, trois ans après je suis rentré dans le petit circuit international, c’est à dire les championnats d’Europe des jeunes avec la LEN (ligue Européenne de Natation) et par la suite, j’ai participé aux compétitions du circuit FINA. Je suis désormais « juge A» (élite) ce qui me permet de juger les grands meetings et compétitions internationales.
Pourquoi ne pas avoir continuer votre carrière comme entraîneur ?
Pour moi, c’était une suite logique dans ma carrière. Nous n’avions pas d’infrastructure pour nous entraîner avec mes plongeurs, et il est de toutes façons impossible pour moi de cumuler les deux activités. Le juge ne doit pas avoir d’intérêt dans un concours.
Quelles sont les sont qualités nécessaires pour devenir un bon juge ?
Il faut évidemment faire preuve d’honnêteté et d’intégrité morale. Etre capable de noter le plongeon et pas le plongeur, ainsi que faire abstraction de son club, ou encore des plongeons qu’il a effectué à l’entraînement. Le juge donne une note sur un plongeon effectué à un instant donné, et sans influences extérieures.
Comment analysez-vous l’évolution du plongeon au niveau mondial durant ces dernières années ?
En l’état actuel, avec le système d’appel au tremplin, les rotations se limitent à 3 tours et demi et on pourrait se demander comment faire pour augmenter le nombre de rotations. Aujourd’hui, on constate une amélioration des conditions d’entraînements avec notamment les machines à bulles qui permet de réduire énormément l’appréhension liée à la réalisation de nouveau plongeon. Il y a aussi les moyens vidéos qui permettent une meilleure visualisation des erreurs de la part du plongeur. Tout ceci représente une évolution très positive. De ce fait, les difficultés technique et acrobatiques des plongeons effectués repoussent sans cesse les limites. (ndlr : sujet évoqué dans le compte rendu du 8ème Grand Prix Fina à Rome : « Un cap a été franchi par les Chinois d’un point de vue technique durant cette compétition…) On remarque aussi une approche plus rapide des gros plongeons chez les jeunes, ce qui permet une amélioration du niveau global. D’autre part, l’évolution du plongeon doit se faire en rapport avec les médias. Il faut qu’il soit au maximum attractif et dans ce sens, l’arrivée du plongeon synchronisé ainsi que le nouveau système de concours (plongeon libre directement) a certainement permis le développement de ce sport ainsi que son maintient comme sport olympique.
Propos recueillis par M[a]n